Impactites de référence (Rochechouart)

magnifique !

merci Marc,
C'était la plus spectaculaire.
Il m'en reste 2 ou 3.

Superbe Roger,
merci du partage

Merci Roger
Spectaculaire, l'avant avant dernière me fait penser à la série de Mandelbrot.

Help...
J'ai des difficultés à faire passer mes messages. Ils sont peut-être trop volumineux?
Y a t'il une limitation de pages ou de photos?

moi aussi j'ai des soucis avec ce site, mais pas avec les autres, bizarre

Roger, la longueur des messages est limité, ça vient peut être de là ?

Merci Vivien,
malgré mon âge, j'écris trop vite pour la machine. Ce n'est pas normal.
Ce qui semble admis, c'est quelques notes et 2 ou 3 photos.
Je vais scinder les messages, à vous de les combiner.
Il faudrait spécifier ce qu'on peut insérer dans un message.
Merci pour tout;
Roger.

Chassenon

Chassenon est la localité la plus au Nord dont je possède une lame mince. Elle se trouve à 3,2 km de La Judie, lieu présumé de l’impact.

Vu cet éloignement relatif du cœur de l’astroblème, tout en restant des suévites car elles renferment de petits fragments de verre dispersés, ces roches ont conservé de petits clastes (d’autres lithologies) diversifiés. Parmi ces clastes, on trouve des paragneiss. Un paragneiss est un gneiss dont l’origine est un métamorphisme d’une roche sédimentaire provoqué par l’impact. Ce sont des brèches polygéniques allochtones.

La teinte verte des impactites de Chassenon est due à ces petits débris millimétriques ou plus gros de microgranite par exemple. Même sous la faible épaisseur d’une lame mince (30 microns), on perçoit le changement de couleur par rapport aux autres localités. La texture est fluidale et vacuolaire.





 
Les impactites de Rochechouart se différencient de celles-ci car leur granulométrie est plus grossière. La distinction se fait également sur une pauvreté en vacuoles et sur l’absence de verre (brèche mécanique).

 



 

Les 2 photos suivantes montrent une plage vitreuse, qui devient presque noire en XPol.
 






Voici un débris de gneiss.


à suivre...

suite (1)
Un autre claste de gneiss, parfois défini comme paragneiss, en l’absence d’analyse PPL, puis sous XPol.





Les phases vitreuses peuvent être du verre, au sens habituel, vraisemblablement du feldspath vitrifié.
Une plage de verre diaplectique, pour lequel la transition de l’ordre cristallin vers le désordre se fait à l’état solide sans fusion, altérant profondément la texture au point qu’il se produit une isotropisation progressive.





Il nous reste à découvrir la plus renommée, Rochechouart.

Mon impression, c'est qu'il s'agit d'un feldspath. C'est la 3e composante d'un gneiss (après le quartz et le mica muscovite ou biotite).
Ce qui est favorable à cette idée, c'est une macle multiple, du type macle de l'albite défini par les cristallographes. Ce serait une orthose.
C'est qui est surprenant, c'est la couleur, sans doute début du 2e ordre.
Elle pourrait avoir glissé de cette façon à cause du choc. Les réseaux cristallins sont perturbés et forcément la biréfringence aussi. D'habitude, les feldspaths sont grisâtres ou bleutés, ou beiges,  rarement colorés.
Donc, ce serait finalement un minéral commun, de l'orthose. Ce qui est exceptionnel, c'est ce claste qui n'a pas fondu. Mais on sait que les retombées du "nuage" se sont mélangées aux roches du socle.

j’ai déjà vu quelque chose qui ressemble à cela, mais ce n’est pas un feldspath mais plutôt de la famille des pyroxènes et assimilés : un diopside (exceptionnel dans un granite ou dans un gneiss). Qu’en pensez-vous Roger ?

j’ai déjà vu quelque chose qui ressemble à cela, mais ce n’est pas un feldspath mais plutôt de la famille des pyroxènes et assimilés : un diopside (exceptionnel dans un granite ou dans un gneiss). Qu’en pensez-vous Roger ?

Les pyroxènes, que nous connaissons bien dans les météorites, ne donnent pas la macle répétitive (pas autant) de l'albite.
Si je devais abandonner l'idée du feldspath que je crois aussi hardie, je choisirais l'hypothèse d'un phyllosilicate, en l'occurrence un mica, hautement probable dans un gneiss. L'ensemble des taches brunes correspondent aux micas.
Merci d'avoir insisté.

Merci Roger et Marc, c'est très instructif et passionnant !

C'est pas fini...

ROCHECHOUART (2)-5

L’impactite de Rochechouart contient aussi plusieurs agglomérats résiduaires des clastes de paragneiss. La texture ressemble à celle d’un quartz arénite, une mosaïque de grains de quartz connue des géologues.

C’est dans ces agrégats qu’il faut rechercher la présence de PDF’s. Ce sigle résume la présence de plans de dislocation très fins et très rapprochés que les spécialistes qualifient de PDF’s : planar deformation features (éléments de déformation planaire).

Voici toute une série de bonnes photos de PDF’s. Ma lame en est généreusement fournie.

 






On observe parfois quand elles sont assez grosses, des perles qui décorent ces plans réticulaires fragilisés par le choc.
Quand l’ordre cristallin est détruit par l’impact violent (minimum de l’ordre de 30 GPa), la matière qui matérialise cette fine couche devient amorphe, ce qui est la caractéristique d’un verre, sans structure cristalline. Le  quartz et les feldspaths subissent fréquemment ces dislocations. Ce matériau vitreux a pu fluer et provoquer des boursouflures. Ce sont les perles qui décorent les plans des PDF’s.




 

La suite des clichés montrent des aspects d’un ensemble de grains de quartz présentant ces plans de de déformation souvent décorés par de petites sphères qui soulignent leur présence.

magnifiques ces PDF
merci Roger pour ce partage

jolis clichés ^^

Ce que je trouve intéressant et étrange est la disposition croisée des séries parallèles des lignes PDF.
Par exemple dans la dernière photo il y deux séries de lignes PDF avec deux orientations différentes dans le même grain de quartz! On dirait qu'il y a eu plusieurs ondes de chocs avec des orientations différentes; probablement des réflexions? Ça a du sonner très fort!

Je vous expliquerai cela dans peu de temps, car j'aurai d'autres occupations aujourd'hui.
Il n'y a qu'une onde de choc localement, mais localement il peut y avoir eu des réverbérations.
La direction est bien indiquée par la pointe des cônes de percussion (shattercones).
Ces lignes sont les traces des plans cristallins (d'un seul cristal). Dans une roche, les divers cristaux sont orientés de manière aléatoire.