cet hommage au découvreur de l'impactisme à Rochechouart nous est transmis par Patrice GUERIN de la SAF mais a été écrit par Philippe CHEVREMONT géologue en retraite du BRGM, qui a travaillé aussi sur le site et qui est l'auteur de la fameuse carte au 1/50 000 ème de la région.
François KRAUT 1907-1983
Qui était François KRAUT ?
François KRAUT est né le 8 février 1907 dans la bourgade hongroise de Pinkafo devenue autrichienne sous le nom de Pinkafelden 1919. Il est décédé le 28 août 1983 à Paris à l’âge de 76 ans.
Fuyant la montée du nazisme, sa famille se réfugie à Paris où François KRAUT poursuit des études de mathématiques, physique, résistance des matériaux et minéralogie à Paris entre 1929 et 1931. En 1933, il rejoint, à Paris, le département de minéralogie du Muséum national d'histoire naturelle, dont il sera nommé directeur adjoint en 1963, jusqu'à sa retraite en 1972. Naturalisé français, il rejoint l'armée française en 1939.
François KRAUT est décédé à Paris le 28 août 1983. Comme il n’avait pas de famille et que ses amis étaient partis en vacances, il fut inhumé dans la fosse commune du cimetière de Clamart. Heureusement, il a pu avoir ‒ dès 1983 ‒ une sépulture plus décente grâce à ses amis et à une souscription de l’École Nationale Supérieure des Mines de Paris.
Cette souscription a permis d’acheter une concession trentenaire au cimetière du Parc à Clamart (92140). En 2013 cette concession est arrivée à son terme, et comme dans un délai de deux ans personne ne s’est présenté pour la renouveler, en 2015 les restes du squelette de François KRAUT ont été déposés dans la sépulture 878 de l’ossuaire du cimetière du Parc de Clamart.
Son parcours pour découvrir l’astroblème de Rochechouart-Chassenon
En 1967, il parcourt la Charente sur la piste de la météorite de Saint-Séverin, tombée le 27 juin 1966, dont il découvre 2 fragments. La même année, il suggère que les brèches découvertes à Chassenon en Charente sont soit d'origine volcanique, soitle résultat d'un impact météoritique. Il fait à ce moment le parallèle entre la présence de quartz pseudo-clivé dans ces brèches et les suévites du Ries en Allemagne, dont l'origine impactitique commence tout juste à être démontrée. En juillet 1968, il part sur le terrain à la recherche des traces qui pourraient confirmer l'une ou l'autre des hypothèses.
En 1969, la découverte de cônes de percussion ‒ entre Fonceverane et Mandat, sur la commune de Pressignac ‒ lui permet de confirmer l’hypothèse d’un impact d’astéroïde et, corrélativement, de démontrer l'existence de l'Astroblème de Rochechouart-Chassenon.
Il est aidé en cela par deux géologues américains (B.M. French et N. Short). Il s'intéressait depuis longtemps à cette région puisqu'il avait communiqué dès 1935 sur les mystérieuses brèches de Chassenon.
L'Astroblème de Rochechouart-Chassenon est le premier et encore aujourd’hui l’unique cratère d’impact d’astéroïde découvert en France, et l'un des plus grands découverts au monde à cette époque. La proximité de cet astroblème avec l'université de Limoges dans laquelle il enseignait a peut-être été le facteur déclenchant de sa découverte.