pallasite sericho

Un vrai tas de rouille, un truc bien pourri quoi.. 

en voilà une de 37g  à 1,5 dollar le gramme (port compris)

le gars l'a revend (au vu de l'étiquette et de la boîte, elle doit venir de chez Mirko, comme l'une des miennes d'ailleurs) car elle a dû très mal évolué

https://www.ebay.com/itm/Pallasite-Meteorite-SERICHO-Habaswein-37-3-gr-Polished-Endcut-Kenya-2016/372475083286?hash=item56b93eba16%3Ag%3AAWUAAOSweL5bye4H&LH_BIN=1

Je repondrais en prive aux messages prives, mais d'abord que je vous explique ma theorie sur la stabilite des fers et pallasites.

Quelques exemples: Imilac ne rouille pas, Brenham rouille. Gibeon ne rouille pas, Muonionalusta rouille. Pourquoi ces differences? Je me suis longtemps pose cette question. Et ce que je remarque est que Imilac vient de l'Atacama ultrasec et depuis longtemps, meme chose avec Gibeon trouve en Namibie. Mais Brenham et Muonionalusta viennent de regions humides: Brenham vient du Kansas qui a ete cultive, irrige, arose de diverses produits chimiques (engrais, pesticides,....) depuis plus de 150 ans, et qui fut meme sous une mer dans des temps geologiques. Munonionalusta trouve dans des marecages qui ont ete longtemps couvert de glaciers.

Donc je pense que l'histoire geologique et climatique de la region d'ou vient la meteorite est beaucoup plus importante qu'on ne le pense a present. Et je crois que Sericho en est une preuve.

Exemple: Jim Strope, un copain de Mike Farmer qui habite en West-Virginia, un etat humide, a pris une tranche de Sericho de Mike, une tranche bien prepare mais sans auncun vernis, et l'a place chez lui sous son patio, donc a l'abris de la pluie et neige mais exposee a l'humidite. Aux dernieres nouvelles (Denver Show, Septembre) la tranche etait encore en bon etat. Pourquoi? a mon avis parcequ'elle venait de l'une des masses trouvees en surface, et la region est semi-desertique ou desertique, et surtout loin de l'ancien lac sale plus ou moins sec.

Voila brievement mon opinion. Je ne suis pas chimiste ou geologue, mais j'observe, et voila ce que j'ai observe.

Merci pour vos observation Anne, c'est très intéressant.

Sericho à l'air de confirmer se que l'on pense de la stabilité par rapport à contamination en chlorure  : lac salé = sel = chlorure de sodium (pour les non chimistes).

L'électrolyse lente (par un procédé un peu plus complexe que celui que j'ai posté dernièrement) permet d'éliminer cette contamination, au moins sur des tranches d'après mes essais en cours cela fonctionne sur les sidérites.

Merci Marc, oui c'est tout à fait le genre d'échantillon que je cherche largement suffisant pour un essai, le calcul de la surface de métal libre pour l'électrolyse va être drôle ...

est-ce que les 4 chutes de pallasites (marjalahti, mineo, omolon, zaisho) sont stables ?
marjalahti  oui  et les autres ?

Merci Vivien.
Une autre technique qui a ete essaye ici, c'est une Vacuum Chamber. L'idee etait d'extraire l'eau et tous sels dissous dans l'eau. Ils ont chante vistoire quand ils ont extrait plusieurs cm cubes d'eau, mais ca n'a pas dure longtemps.
Je crois qu'ils avaient utilise une Brenham.

Je sais que Marjalahti a ete trouve et ramasse assez vite après la chute, ce qui expliquerait qu'elle soit stable. D'apres ma theorie. 
Les autres je ne sais pas.

L'instabilité est due à la présence de chlorures qui ont contaminé les masses pendant leur séjour sur terre. Vivien bosse sur Saint Aubin et les résultats sont très encourageants... 

Est ce qu'on connait l'age terrestre de St Aubin?

55000 ans je crois

impactika a écrit:

Une autre technique qui a ete essaye ici, c'est une Vacuum Chamber. L'idee etait d'extraire l'eau et tous sels dissous dans l'eau. Ils ont chante vistoire quand ils ont extrait plusieurs cm cubes d'eau, mais ca n'a pas dure longtemps.
Je crois qu'ils avaient utilise une Brenham.

Effectivement une chambre à vide permet d'éliminer l'eau présente, en diminuant la pression on diminue la température d’ébullition (jusqu'à température ambiante si le vide est suffisant), la vapeur d'eau est donc aspirée par la pompe à vide, mais je ne vois vraiment pas comment le vide pourrait extraire des sels solubles dans l'eau, en évaporant l'eau les sels dissous vont cristalliser sur place, ils ne sont pas extraits en phase vapeur (c'est le principe de l'eau distillée). C'est probablement pour ça que l'essai n'a pas fonctionné, dès que l'humidité de l'air s'est ré-infiltré dans la météorite, les réactions avec les chlorures en phase aqueuse on repris et donc la rouille à continué à se former.

Une méthode pouvant fonctionner en phase gazeuse pour l'extraction des sels dissous serait par évaporation des chlorures chauffant l'échantillon assez fort (1200 à 1300°C), il me semble que c'est d'ailleurs la technique utilisé (chromatographie en phase gazeuse) pour l'extraction des chlorures servant à la datation (mais je n'utiliserait pas cette technique sur une tranche destinée à la conservation).

Une autre technique qui semble fonctionner est l'exposition à un plasma d'hydrogène, mais pas très facile à réaliser "à la maison" ...

sericho de 60g à 1$/g
fin dans 2heures

https://www.ebay.com/itm/meteorite-Sericho-pallasite-endpiece-60-grams/132836981861?hash=item1eedb37c65%3Ag%3ABmsAAOSw%7ELBb1v5H&LH_Auction=1

Il y a 25 ans j'aurais tenté cette dessication par le vide, mais j'aurais remis de l'argon à pression atmosphérique au lieu de l'air.

J'ai essayé l'argon, c'est excellent ensuite j'ai utilisé l'azote aussi bon, Le problème avec ces méthodes, gaz et vide c'est que les météorites ne sont plus accessibles, on ne peut plus les prendre. J'ouvre ma vitrine plusieurs fous par semaine si non à tous les jour pour une raison au une autre. À chaque fois le gaz part et on doit recommencer. L'argon c'est chère, c'est pour cela que je suis passé à l'azote. Ensuite j'ai abandonné. Maintenant j'ai une vitrine relativement étanche pour empêcher la poussière d'entrer et je contrôle la température et l'humidité. Toute mes météorites se portent bien dans ces conditions, du moins jusqu'à maintenant.
Pour revenir à Sericho; J'en ai acheté deux à Tucson de Bruno et Karine. Ils avaient deux sortes et le prix au gramme d'une sorte était le double de l'autre.
Explication: la surface extérieure de la sorte qui coutait moins, était assez rouillée et surtout assez lisse sans pointes acérées car celles-ci avaient été emportées par la rouille. Donc, celles qui ne rouillent pas sont celles qui possèdent des pointes métalliques (si on frotte on voit bien le métal brillant) sur la surface extérieure. Voici l'état de ma Sericho plus petite (177 g) qui est coupée en deux.

Et voici une vue de coté:

Remarquable.

J'ai acquis un talon de Sericho poli sur 1 face. Elle était vernis, avait été tronçonnée trop rudement à mon avis, avec pas mal de zones très fissurées ainsi que les olivines très malmenées. Tout cela expliquait son prix bas par rapport à sa masse de 340 g.

Le but, tenter de repolir cette météorite moi-même. Ca fait très longtempes que je réalise des coupes matérialographiques dans le cadre professionnel et je voulais m'essayer au polissage d'une météorite pour la 1ère fois.

L'inconvénient est que je ne dispose plus comme auparavant des mêmes moyens professionnels et que la disponibilité du matériel n'est plus la même, mais j'avais envie d'essayer...

Hormis l'aspect polissage en lui-même aux papiers SiC, j'aurais terminé par une préparation diamantée 3 puis 1 micron au final.

Le problème c'est que polir avec un plateau de 200 mm de diamètre autant en épaisseur pour rattraper la casse des olivines à la brutale, environ donc 3 mm en épaisseur au moins, ça tient de l'éternité... et au boulot l'éternité pas facile...

Ensuite vient le problème de la corrosion comme Marc l'a traité dans ce post. Je polis aujourd'hui en utilisant de l'eau comme lubrifiant... donc pas terrible pour l'oxydation. Ensuite on peut utiliser un additif anti-corrosion mais en polissage, pas de recyclage de l'eau en ce qui me concerne, donc pas possible ou pas facile...

On peut polir à l'alcool, je l'ai fait autrefois avant que je ne travaille sur Bordeaux mais ça nécessite une hotte en continu pour ne pas finir bourré...

Donc j'ai tenté le coup pour voir. D'abord immersion dans l'acétone, pour dissoudre tout le vernis... Il y avait du boulot.
Ensuite tentative de polissage en tenant la météorite à la main, le disque étant en rotation mais pas de porte-échantillon assez gros pour tenir la bestiole donc j'use le soleil... ça ne descend que très très très lentement...

Après polissage, je rince, je sèche à la soufflette puis acétone et à nouveau un coup de soufflette.

Les photos ci-dessous montrent l'apparition de phénomène de corrosion de type cavernage, avec des criques un peu partout sur le surface de la Pallusite où l'eau bien sûr s'est inflitré et s'est combiné pour produire des joyeusetés de type chlorures ou autres... Bien sûr les fissures, les criques étaient présentes bien avant mon polissage, elle en est couverte d'ailleurs, pas étonnant avec ses olivines...

Lorsque après avoir fait hier au soir une tentative de polissage manuel toujours avec le même type de disque papier en carbure de silicium, dans la cuisine, j'ai pu constater ce matin sur le plan de travail des traces jaunes excessivement difficiles à faire partir, qui s'étaient incrustées dans le revêtement de la surface... il y a du souffre dans l'air, sulfures ?

Je vous mets en photos ci-dessous quelqus détails de ma Sericho :















Professionnellement j'ai pu voir ce phénomène de cavernage avec apparition de criques, fissures, au travers d'une paroi en inox contenant du SOCl2... et ça faisait des ravages prodigieux...

Compliquée cette Sericho lorsque l'on veut la polir... pas une météorite facile à maîtriser ou alors comme le dit Anne, acheter un échantillon qui a séjourné en terrestre non contaminé...

j'ai fait un tour sur eb  (612 pièces actuellement)

les prix pour les tranches de sericho vont de 2$ (chine) à 10$ (Farmer) et même 20$
5 $ le g pour gros talons chez Mike
à ce prix là vaut mieux s'orienter vers Brahin et Seymchan

Sericho entières  autour de 1 à 2 $

(moins cher si on tente les enchères, chinoises surtout)

la stabilisation des Sericho est une urgence absolue, sinon valait mieux qu'elle ne soit pas découverte !

Mon talon m'est revenu à bien moins de 1€ du g... mais je n'achèterai plus de Sericho...

mc2 a écrit:

la stabilisation des Sericho est une urgence absolue, sinon valait mieux qu'elle ne soit pas découverte !

Oui j'ai bien compris   mais je l'ai acquise déjà polie...
L'urgence est en effet sa stabilisation pour pouvoir encore en profiter dans les années à venir...
Pas certain que beaucoup de personnes s'en soucient...

Je vais finir de la polir, de l'immerger un bon moment dans l'acétone, la passer à l'air comprimé et je verrai bien ... et je n'en achèterai plus !!

Il faut acheter uniquement celles Mike Farmer, tu aurais du nous consulter avant 

les 3 qui sont en début de post et que j'ai achetées en 2018 à 3 vendeurs sérieux, n'évoluent plus , elles sont conservées à l'air libre, pas en boîtes, dans un ancien meuble à tiroirs de mercerie.
Tu l'as achetée quand la tienne LIonel ? en Chine ?

Non en GB mais un produit d'exportation, donc peut-être Chine à la base ?...
je l'ai reçue il y a une semaine mais acheté il y a peut-être 3-4 semaines maintenant.

Je n'avais pas lu ce post... et ses conseils...

Dorénavant je serai plus prudent en effet...

je vais finir mon polissage et prendre beaucoup de soin au séchage, acétone, etc, puis je la laisserai à l'air libre... je verrai bien...

C'est au travers de ce genre de problème que l'expérience se construit...

xaar a écrit:

Il faut acheter uniquement celles Mike Farmer, tu aurais du nous consulter avant 

Maintenant que j'ai lu ce post, en effet 

C'est ça l'expérience...

L'avantage d'une tranche par rapport à un talon, c'est qu'il est plus facile d'en maîtriser l'humidité interne du fait de sa faible épaisseur alors que dans un talon, les criques peuvent descendre très profond... par contre voir le côté brut du talon c'est sympa.