Bonjour Sanscelerien, Darou et les autres silencieux,
Quand une météorite s’approche de la Terre (à ce moment on l’appelle un « météroïde ») à sa vitesse cosmique (20 à 25 km/s), sa trajectoire est linéaire tant qu’il ne se produit pas de modification de son « moment cinétique », par une autre force.
Sur Terre, il y a plusieurs couples perturbateurs, dont la gravité et le frottement de l’atmosphère. Comme chacun sait, il se produit très souvent une explosion du bolide sous les contraintes internes. Et un gros boum est souvent suivi de multiples fragments, comme Chelyabinsk.
Chaque morceau est un nouveau projectile ou vaisseau spatial. Deux paramètres entrent essentiellement en jeu, la masse des fragments et leurs formes + ou – aérodynamiques. Des mouvements de rotation différents prennent naissance.
L’énergie cinétique (moment) des gros fragments est évidemment plus grande, puisqu’elle dépend de la masse de la pierre (et aussi de la vitesse). Les plus petits auront un moment plus faible, ce qui les fera tomber plus vite, plus sensibles aux changements des moments et aux « aérofreins » que les gros. On retrouvera donc les plus petites pierres en début d’ellipse de chute (dans le sens de la progression) et les plus massives seront les plus éloignées.
Puisque la quantité de mouvement (qui hors influences étrangères est une constante) est modifiée, la trajectoire n’est plus linéaire et elle s’incurve + ou – vers le sol.
Ceci explique que l’ellipse de chute est une ellipse, conséquence des modifications de trajectoires et de la valeur du moment de chaque pierre, provocant une distribution des cailloux (une dispersion) sur la surface de la Terre, la cible.
Donc, la notion d’angle de rentrée est indéterminée, puisque fonction l’orientation initiale de la trajectoire, mais aussi des modifications induites par après.
En outre, la notion d’épaisseur n’est pas un paramètre déterminant, il me semble, car lors de la fusion superficielle, la matière est éliminée au fur et à mesure. Plus la vitesse est grande, plus la perte de masse est grande. Une vitesse doublée crée une perte de masse triplée.
Une corrélation rigoureuse entre l’angle d’incidence et l’épaisseur de la croûte me paraît donc problématique.
PS: les processus d'ablation sont plus subtiles (vaporisation, luiquéifaction, resolidification partielle à l'arrière, etc.).
Fine Lame.