meteorite #1688 : Chelyabinsk (LL5)

Et voila, une autre tranche mince:

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Toujours dans les achondrites non?

Famille HED ?

Surprise!!! 
Non ce n'est pas une HED, et ce n'est meme pas une achondrite! 

Une IMB avec beaucoup de melt et très peu coloré ???

Peut-être une chute de 2013 quelque part en Russie ???

Bravo!!!! Oui, le gros malin cette fois-ci c'est JMM!
Oui, une chute de 2013 en Russie, avec beaucoup de melt.
Il ne reste plus qu'a la nommer!  

J'ai même mis en avatar un spécimen de cette chute extraordinaire, le plus grand moment de l'année pour moi !!! quel spectacle ce fût !!! (bon OK c'est bien parce-que j'ai pas pu aller à Ensisheim bien sûr  )

Chelyabinsk ???

Chelyabinsk bien sur!!!
Bravo JMM!!              

Mais maintenant j'aimerais bien une expliquation de ce que montre cette TS. Roger?????

Merci Roger.
Et cette bulle de verre vous la retrouverez probablement, puisque je me suis permise d'utiliser une photo prise par John Kashuba de la TS de Chelyabinsk que vous avez acquerit a Ensisheim.

Bonsoir Roger.

Ce n'est pas moi qui ai cette TS. La mienne est la #878.
Merci.
Fine Lame.

Roger, la maskelynite est-elle toujours liée à un impact (soit sur un corps dans l'espace, soit un bolide qui heurte la terre) ? Ou d'autres forces de température, choc ou pression chez nous peuvent-elles aussi en générer ?

Serge,

Une question bien pertinente, mais dont la réponse est longue à énoncer.
Pour commencer, la maskelynite n’est pas une espèce minérale définie (malgré la rime). Elle ne se trouve pas dans les diverses tables de référence des minéraux.
La maskelynite est considérée comme une phase vitreuse, ce qui ne veut pas dire qu’elle est transparente comme un Baccarat. Elle est produite par des ondes de chocs de 250 à 300 kBars. La température peut rester relativement basse, par exemple 350°C. Elle résulte d’un quenching, une prise en masse induite par un refroidissement rapide (sans fusion). Ce n’est pas une espèce minérale pure (d’où la difficulté de la cristallisation dans une phase infiniment visqueuse). Typiquement elle est produite par des chocs sur des feldspaths de type plagioclase. Un plagioclase est une solution solide dont la composition oscille entre l’albite (un aluminosilicate de sodium) et l’anorthite (un aluminosilicate de calcium).
Cette phase vitreuse est un verre diaplectique, un verre de haute densité qui se forme par des frictions à hautes pressions sur des plagioclases. La phase vitreuse apparaît sans qu’il n’y ait eu de fusion préalable.
Je tente d’éclairer la racine grecque : plectos signifie, tressé, entrelacé (comme pour faire une corde). Dia correspond au déchirement, à travers. Les réseaux cristallins du plagioclase sont déchirés par les frictions sous hautes pressions, sans que la température ne s’élève assez que pour qu’il y ait fusion. Il en résulte une phase très visqueuse, très désordonnée. Ce n’est plus un cristal, c’est une phase vitreuse.
On trouve essentiellement la maskelynite dans les météorites, martiennes en particulier.
Si les circonstances se présentent sur Terre, la maskelynite peut s’y former évidemment, en particulier dans les roches impactées dans des cratères de choc. On peut trouver la maskelynite dans les roches terrestres impactées au niveau des failles et clivages, et éventuellement comme inclusions dans d’autres minéraux.
La minéralogie n’est pas simple, mais l’étude des roches est vraiment complexe et très peu à la portée des amateurs que nous sommes.
Fine Lame.

Roger, vous avez ecrit:  "un verre de haute densité qui se forme par des frictions à hautes pressions"

Slickensides sont aussi le resultat de frictions, y a t'il aussi de la maskelynite la? peut-etre la partie luisante? 

(Et oui, c'est aussi une photo de TS878, prise par John K.)

Je ne pense pas Anne. Il manque la pression. Ici il n’y a que le frottement entre les deux composantes d’une faille. De plus toutes les roches ne sont pas faites de plagioclases. 
Fine Lame.

Merci pour "que NOUS sommes", Roger, certains étant manifestement moins amateurs que d'autres. Ca ne doit pas nous empêcher de réfléchir et d'essayer de comprendre le plus possible ! 

Vos explications font d'ailleurs mon bonheur et mon admiration dans la mesure où je les comprends, et mon admiration tout court quand je ne comprends pas tout, ce qui arrive parfois.

Serge, 
Il ne faut pas aborder les sciences avec un a priori. Ce ne sont que des idées, mais qui reposent sur des faits observables, répétitifs, expliqués et prouvés. La difficulté est souvent issue d'une approche partielle, typique des débutants dans un domaine particulier. Et je maintiens que je ne suis qu'un débutant, même si je comprends mieux que la moyenne le langage des scientifiques. 
J'ai été un pro, mais pas dans ce domaine. C'est pour cela que je ne suis qu'un amateur.
J'aimerais que vous soulignez les passages qui vont paraissent plus difficiles. Cela, je ne le perçois pas bien.
Fine Lame.