Source: News Press
http://www.newspress.fr/Communique_FR_240183_798.aspxNotre planète sous une pluie de débrisCNES Centre National d'Etudes Spatiales - 22/04/2011 16:21:48
Corps célestes faits essentiellement de roches (silicatées ou carbonées), et parfois de métal et/ou de glace, à la dérive dans l'espace, les astéroïdes croisent ou frôlent parfois l'orbite de la Terre. On les désigne alors sous le terme de "géocroiseurs". Certains s'aventurent si près qu'ils pénètrent notre atmosphère et viennent s'écraser au sol : les météorites sont la trace ultime de leur désintégration dans l'atmosphère. Et les dégâts qu'ils occasionnent alors varient en fonction de leur taille et de leur vitesse.
À quoi ressemblerait une chute d'astéroïdes ?Un astéroïde d'une dizaine de kilomètres fait irruption dans l'atmosphère. Lancé à plus de 10 000 km/h, le bolide comprime l'air devant lui, ce qui en augmente brutalement la température à 60 000° C, soit 10 fois la température qui règne à la surface du Soleil.
L'impact est d'une violence inouïe. Les survivants en dehors de la zone immédiate de dévastation voient un gigantesque flash de lumière. Aussitôt, un mur de cendres et de débris mortels s'abat sur eux plus vite que le son, et donc... dans le silence le plus total.
Les ondes de choc dans les airs broient tout sur leur passage à des milliers de kilomètres à la ronde. S'ensuivent des tremblements de terre, des raz de marée et des éruptions volcaniques massives.
Et, en une heure à peine, un nuage de ténèbres recouvre la planète. Puis, cette pluie de roches et de débris en fusion retombe, brûlant maisons, villes et forêts. Pendant des mois, la suie et les cendres obscurciront le ciel.
Etat des lieux des tueurs potentiels :Des bombardements, la Terre en subit quotidiennement. Il tombe chaque jour entre 100 et 1 000 tonnes de matériau de l'espace sur la Terre, heureusement pour nous essentiellement sous forme de poussières.
En août 2010, environ 7 500 "géocroiseurs" ont été dénombrés.
Ce sont des astéroïdes dont le diamètre varie de quelques dizaines de kilomètres à quelques mètres, qui s'approchent de la Terre à moins de 45 millions de kilomètres. Et parmi eux, un bon millier est classé "potentiellement dangereux" du fait de leur taille et de leur trajectoire.
L'astéroïde qui a contribué à faire disparaître les dinosaures il y a 65 millions d'années mesurait environ 10 km de diamètre. Les scientifiques estiment qu'un tel événement se produit généralement une fois tous les 100 millions d'années. Mais, même un tout petit astéroïde de la taille d'une maison pourrait raser une ville.
L'atmosphère : une protection contre les géocroiseurs ?L'atmosphère gazeuse de notre planète constitue un bouclier efficace contre tout un tas de débris spatiaux qui viennent s'y consumer.
En l'absence d'atmosphère, la surface de la Terre ressemblerait à celle de la Lune : constellée d'impacts et de cratères.
Mais cette protection a ses limites. Ainsi, le 30 juin 1908, un astéroïde a traversé l'atmosphère jusqu'à exploser à une dizaine de kilomètres au-dessus du sol, dans la zone de la Tunguska en Sibérie.
Ce météore, dont la taille est estimée à une cinquantaine de mètres de diamètre, est intéressant car il donne une bonne idée de ce que peut arrêter notre atmosphère.
Toutefois, d'autres facteurs entrent également en compte (vitesse, angle de pénétration dans l'atmosphère, composition de l'objet...). Les astronomes estiment qu'il se produit ainsi chaque année dans l'atmosphère une explosion de l'ampleur de celle d'une bombe d'Hiroshima.
Apophis : l'astéroïde qui pourrait faire de sérieux dégâtsDécouvert en juin 2004, Apophis est un beau bébé de 270 m de longueur pour environ 27 millions de tonnes.
Il se déplace à 5 km/s sur une orbite voisine de celle de la Terre, dont il croise la trajectoire. Dans un premier temps, les mesures ont conclu à une probabilité non négligeable de collision avec la Terre le vendredi 13 avril 2029 ; pour la première fois un astéroïde atteignait le niveau 4 sur l'échelle de Turin.
Une échelle graduée de 0 à 10 exprimant à la fois le risque d'impact et le potentiel destructeur d'un astéroïde.
Cependant, quelques jours plus tard, de nouvelles observations ont permis de recalculer sa trajectoire et ont revu le risque de collision à la baisse. Il n'est plus que d'une "chance" sur 250 000, et pas avant 2036.