Si tu as du temps et un bon détecteur de métaux, peut être que tu peux te lancer sur les traces de celle-ci !
Article paru dans le journal la Provence :
23/12/2001
SCIENCE . ESPACE . Des météorites dans le ciel de Provence
"C’était comme une grosse étoile filante, avec une traîne incandescente
derrière, couleur blanc-orangé. Je l’ai vue passer vers l’ouest, à
grande vitesse. J’ai tout de suite pensé à un satellite entrant dans
l’atmosphère." Il était 19 heures, près d’un petit hameau entre Aix et
Vauvenargues, au pied de la montagne Sainte-Victoire. Jacques Cracowski,
premier adjoint au maire de Vauvenargues, était assis dans le canapé de
son salon lorsqu’il vu cette lueur traverser le ciel.
Plus loin vers l’est, à Camps-la-Source, un petit village de la région
de Brignoles, les pompiers ont reçu l’appel d’une dame, témoin du même
phénomène. "On a envoyé des hommes en reconnaissance sur le terrain,
dans le secteur qui nous avait été décrit assez précisément par cette
dame, mais nous n’avons rien trouvé", indiquait hier soir le centre
opérationnel des pompiers du Var, précisant que la patrouille était,
depuis, rentrée dans sa caserne, "parce que même si un satellite, une
météorite, ou quoi que ce soit d’autre était tombé là où on nous l’a
dit, il y a très peu de chances pour qu’on retrouve quelque chose en
pleine nuit."
Des appels de plusieurs témoins
De leur côté, les pompiers des Bouches-du-Rhône expliquaient avoir reçu
quelques appels de témoins habitant la région de Sainte-Victoire, mais
rien qui permette d’identifier le phénomène. De même source, on
indiquait que le contrôle aérien civil n’avait signalé aucune anomalie
sur ses écrans radar et aucun incident dans la circulation aérienne, à
ce moment-là au-dessus de la région. "Il y a quelques mois, précisait
également l’officier de permanence, on nous avait déjà signalé le même
phénomène. Les témoins pensaient qu’une météorite s’était écrasée près
de chez eux. Plus tard, nous avons appris que quelque chose était bien
tombé, mais sur le massif de Belledonne, dans l’Isère."
Aux enfants, on pourra toujours dire qu’il s’agissait du Père Noël en
pleine séance d’échauffement.
Hervé Vaudoit
23/12/2001
SCIENCE . ESPACE . "Probablement un débris de la comète Tuttle"
"Chaque année, entre le 17 et le 24¬décembre l’orbite de la Terre croise
l’orbite de la comète Tuttle, explique Michel Marcelin, astrophysicien à
l’Observatoire de Marseille. Cette comète, que l’on pouvait encore
observer tous les 13 ans jusqu’au XIXe ¬siècle n’est plus qu’un amas de
roches, de pierres et de poussières qui se promènent dans le système
solaire. Lorsque les deux orbites se croisent, il est donc normal
d’observer des retombées de ces "poussières" appelées météorites et dont
la taille varie de quelques grammes à plusieurs kilos." La probabilité
de prendre un de ces "cailloux" sur la tête est néanmoins très faible,
de savants calculs le démontrent. Auteur de nombreux ouvrages, cet
astrophysicien rappelle que "si l’on prend un km² de la surface de notre
globe terrestre, il y a seulement un risque sur un million d’années pour
qu’il y tombe une météorite de plus de 500 grammes." Reste l’observation
de traînées lumineuses, de flamboyances. "Ce qui est somme toute
fréquent", confirme-t-on, sachant que "la plupart des météorites se
désintègrent en pénétrant dans l’atmosphère". Et ce ne sont, en général,
que des poussières ou de très petits cailloux qui retombent sur le sol.
Des exceptions, il y en a pourtant. "En 20 ans, des équipes japonaises
ont pu récupérer quelque 7 500 météorites dans l’Antarctique, cailloux
isolés ayant marqué la glace de petits cratères. De belles collectes
ont, par ailleurs été faites, dans les déserts d’Amérique du Nord et
désert d’Atacama au Chili." Pour les scientifiques, une météorite c’est
toujours quelque chose de précieux, "parce qu’elle nous renseigne sur
les matériaux primitifs du système solaire à sa formation, il y a
4¬milliards et demi d’années", résume cet astrophysicien Christine
Letellier
Une vingtaine "d’essaims" répertoriés
Ces comètes qui se désintègrent sont qualifiées de "véritables essaims
de météorites" par les astrophysiciens. Ils en ont répertorié une
vingtaine dont la route croise, chaque année, à des périodes bien
précises, celle de l’orbite terrestre. L’essaim de la comète Tuttle est
ainsi connu sous le nom des Ursides, on peut l’observer courant décembre
(voir ci-dessus) avec un pic de fréquence autour du 22. Nous sommes en
plein dedans ! Les autres essaims facilement observables sont ceux des
Perséides, au mois d’août et des Léonides, en novembre. On a dit
beaucoup de choses sur les météorites, leur imputant entre autres la
disparition des dinosaures à la suite de véritables pluies de comètes
ayant complètement modifié le climat. Quant à le dernier "gros" météore
ayant fait de spectaculaires dégâts, c’était dans les années 80 aux USA.
Une météorite de 2,7 kilos avait traversé le toit d’une maison, atterri
dans la salle à manger avant de rebondir au plafond en traversant une
chaise. Dans la pièce à côté, un couple regardait tranquillement la
télévision...CH.L.
24/12/2001
SCIENCE . ESPACE . Aucune trace de météorite n’a été retrouvée sur la
région
Les recherches entamées afin de retrouver la comète aperçue samedi soir
ont cessé. Sa petite taille expliquerait sa disparition
Aucune trace des météorites aperçues dans le ciel de Provence, entre Var
et Bouches- du-Rhône, samedi soir, vers 19 heures, n’a finalement été
retrouvée au sol.
Les investigations menées autant par les gendarmes du Var que par les
pompiers du Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de
secours) du Var et par ceux du Codis des Bouches-du-Rhône n’ont débouché
sur aucune découverte probante : ni cratère ni morceau de planète égaré
dans quelque jardin (notre édition d’hier). Alertés par une résidente de
Camps-la-Source, un petit village de la région de Brignoles, les
gendarmes et les pompiers avaient pris la chose au sérieux et effectué
un certain nombre de reconnaissances sur place, mais en vain.
De même, entre Aix-en-Provence et Vauvenargues, un élu avait été surpris
de découvrir, depuis son salon, un objet incandescent, couleur
blanc-orangé, qui manifestement traversait le ciel. Hier, les recherches
ont été interrompues en désespoir de cause.
L’hypothèse de la chute d’une ou de plusieurs météorites était néanmoins
confirmée, toutes sources confondues. Au Circosc (Centre interrégional
de coordination de la Sécurité civile), on confirmait qu’aucun indice ne
permettait de penser à autre chose qu’une météorite. Toutefois, on
indiquait qu’elle ne devait pas être de taille suffisante pour être
localisée. Les services militaires de surveillance du territoire ont
également été contactés.
Denis Trossero