Bonjour Roverland et bienvenue sur le forum,
Ton échantillon ne présente pas les caractéristiques de base d'une candidate potentielle. Même si sa densité se situe dans le domaine des chondrites, ce critère est loin d' être suffisant au même titre que sa susceptibilité magnétique.
Il ressemble à un mélange d'oxydes de fer hydratés (goethite/limonite) et sa rémanence (le magnétisme résiduel attirant le trombone) est très certainement dû à une exposition volontaire ou accidentelle d' un aimant permanent. Eventuellement la présence importante de magnétite ce dont je doute car la densité de cet échantillon serait bien supérieur.
Il est toujours intéressant par contre, même pour des "wrongs" de poncer une partie de la roche pour voir sa structure interne, ce qui permet le plus souvent de dire en tout cas que ce n'est pas une météorite. La chance que cela en soit une est on ne peut plus rare parmi les cailloux que nous trouvons.
La preuve formelle qu'un échantillon soit d'origine extraterrestre est fournie par les laboratoires agréés qui utilisent pour ce faire le microscope polarisant pour l'étude des caractéristiques pétrologiques et la microsonde pour déterminer les rapports et les pourcentages des éléments chimiques présents.
Les caractéristiques visuelles et physiques d' un échantillon (aspect, trace, densité, susceptibilité magnétique) ainsi que la présence de nickel révèlée par le dimethylglyoxime peuvent constituer un faisceaux de présomptions mais en aucun cas une preuve.
Quant à l'utilité d'un susceptomètre de poche (SM30) ou de laboratoire, il permet de classifier plus ou moins précisément ou d' appairer dans un lot de météorites déjà identifiées, dans le cas d' une erreur d' étiquetage au sein d' une collecton, par exemple, ou sur le terrain au sein d' un strewnfield.
Mais un simple aimant ou une boussole permet sur le terrain de mettre en évidence les roches ou météorites dont la susceptibilité se situe dès 3,8 (log de Khi) environ. A partir du log de Khi de 4,5, on distingue facilement chez les chondrites la présence de métal (FeNi) et dans les roches ce sont souvent des oxydes métalliques qui confèrent à la roche une densité importante. Au delà de 6 , l'aimant reste bien collé sur l' échantillon, qu'il s'agisse de minerai de fer comme la magnétite, de résidus métallurgiques (artefacts humains) ou des mésosidérites, pallasites et sidérites.
Je rappelle que le log de khi est une grandeur exprimée selon la convention des différents chercheurs en 10 puissance -9 Kg/m3.
La classification de la suceptibilité magnétique se fait sur une échelle logarithmique (voir posts précédents) ce qui signifie, par exemple, que la météorite El Atchane (EL6) log de Khi 5,7 est mille fois plus "magnétique",
susceptible, que Millbillillie (Eucrite) log de Khi 2,7.
A noter qu'un même aimant permanent est encore plus difficile à décoller d'une sidérite que d' un morceau de magnétite car l'alliage FeNi des sidérites est plus susceptible que la magnétite Fe3O4.
Pour résumer,la mesure de la susceptibilité magnétique est une des méthodes d'analyse des météorites et est complémentaire aux autres techniques.
J'espère ne pas avoir été trop
et bonne chance dans ta quête