Une météorite tombée au Callovien ?

Bonjour à tous,
En recherchant le dernier état des études sur l'anomalie magnétique du bassin de Paris, je suis tombé sur une série d'articles ayant trait au grand forage effectué au sud de Sancerre, le forage dit de Sancerre-Couy. Je suis en particulier tombé sur cet article, dont voici le résumé et les conclusions :

Lorenz J., Blanc P. (1988), "Présence de sphérules de magnétite d'origine cosmique probable dans le callovien inférieur de Couy, Cher (programme géologie profonde de la France)" , Comité des travaux historiques et scientifiques, section Sciences de la terre, pp. 217-226

RÉSUMÉ
Des sédiments calcaréo-marneux, datés du Callovien basal, recueillis au sommet du sondage de Couy, près de Sancerre, ont livré des sphérules de magnétite en quantité significative. L'examen au microscope électronique à balayage de ces particules montre qu’elles sont le plus souvent creuses, à paroi plus ou moins épaisse et formées d’un assemblage de cristaux évoquant l’aspect d’un pavage. Elles présentent une grande variabilité dans leurs formes, leurs dimensions et l’aspect de leur cristallisation. L’analyse chimique indique qu’elles sont constituées essentiellement de fer avec des traces de manganèse et de nickel.
L'origine cosmique de ces sphérules est probable. Ne pourraient-elles pas être liées à la météorite responsable de l'astroblème de Rochechouart?

CONCLUSIONS
A la base du Callovien existe donc un niveau riche en magnétite probablement d'origine extra-terrestre. Or à 200 km de ce point, un très important astroblème est connu à Rochechouart. Récemment, G. Tamain, par des études de télédétection, a largement étendu les dimensions de cet astroblème auquel il reconnaît un diamètre d'au moins 200 kilomètres. Des datations ont été effectuées sur les impactites et ont permis de placer cet évènement entre 200 et 175 millions d'années soit entre le Sinémurien et le Callovien moyen. Le niveau stratigraphique dans lequel ont été recueillies les billes de magnétite est donc contenu dans cette fourchette. Au Callovien inférieur, les reconstitutions paléogéographiques précisent que le Massif central était sous la mer depuis le début du Jurassique moyen. Le socle devait alors être recouvert par 200 mètres au moins de sédiments. Si l'on admet que la météorite de Rochechouart a rencontré la Terre à cette époque, on en déduit qu'elle est tombée en mer de même que les sphérules de Couy. Ces dernières, à la fin de leur chute, se seront enfouies dans des sédiments meubles. Ce que nous voyons actuellement de l'astroblème de Rochechouart représenterait l'enregistrement de l'onde de choc dans une partie profonde du socle d'alors, remontée et rajeunie depuis. Cet impact très violent aurait laissé des traces dans les sédiments et, à l'appui de l'hypothèse que nous proposons ici, il serait bon de vérifier si des perturbations ne se manifestent pas dans les faunes et les sédiments de la base du Callovien sur le pourtour du Massif Central.


La datation affinée de la chute de Rochechouart exclut l'hypothèse des auteurs. Connaissez-vous un événement daté du Callovien qui pourrait être rapproché de ces sphérules ? Peut-être avez-vous d'autres idées à ce sujet ?
Merci par avance à tous pour vos lumières, et toutes mes excuses pour ce long post !

Merci, et ne surtout pas s'excuser pour la longueur d'un post intéressant !

Pour la datation affinée... certes, mais ces datations "définitives" cessent souvent de l'être au gré des études... a-t-on des photos de ces sphérules ? Je rappelle l'existence des microsphérules de Bristol (Rochechouart ou Manicouagan ?) et des tsunamites des îles anglo-normandes (je ne connais pas d'illus pour ces dernières).

Merci de votre message et de ces éléments. Je ne connaissais ni les microsphérules de Bristol ni les tsunamites que vous évoquez. Malheureusement pas de photo à vous communiquer, il faut que je consulte cette publication en bibliothèque, elle contient plusieurs clichés.
Merci encore !

Les images publiées doivent être intéressantes :
fig. 2. Sphérule de magnétite creuse. La cassure permet d'observer la minceur de la paroi (taille de la sphérule : 1 mm)
fig. 4. Sphérule composée montrant une bille d'environ 200 µm portant des billes beaucoup plus petites (moins de 5 µm).
Cela ressemble donc à des photos publiées sur le forum (Impact # 986)

Ces sphérules sont souvent creuses. C'est le cas de celles de Beloc (Haïti) liées au K/T, et de celles de Bristol. Pour ces dernières, voici un détail de mon exemplaire. 

C’est extraordinaire, mille mercis pour le partage ! Sait-on à quelle distance d’un impact la découverte de telles sphérules est-elle possible ?

callovien vers 166-163 Ma
rochechouart vers 206,9 Ma à 0,3 Ma près (univ Glasgow)

effectivement événements incompatibles