Bonsoir,
Je suis un peu fatigué ce soir et je ne ferai pas d’envolées lyriques. Il me semble que la première chose à faire est de définir un vocabulaire assez précis. Ce n’est pas toujours évident, car les termes changent (parfois) avec les personnalités. J’aimerais que vous m’y aidez.
Le quartz est réputé n’avoir pas de clivage. Cependant, même des pressions géologiques pas trop importantes permettent d’induire un clivage que j’appellerai mécanique. Il est parallèle à l’une des faces du rhomboèdre terminal prédominant chez le quartz. Cela se produit fréquemment dans les Alpes, à Disentis par exemple.
Mais quand les chocs sont énormes (> 1 à plusieurs dizaines de GPa), des dislocations réticulaires apparaissent selon plusieurs plans parallèles (et même relativement nombreux). On aperçoit de suite la nuance. La pression varie d’une chiquenaude à des ondes épouvantablement puissantes.
Dans les Alpes, le quartz « choqué » (puisqu’il le fut un peu) montre une discontinuité cristalline unique, parfois démultipliée en opacifiant la zone qui devient laiteuse (les fameuses bulles de JMM).
Lors des impacts, ces dislocations deviennent plus nombreuses, et le plan de référence cité ci-dessus n’est pas nécessairement celui qui subit la dislocation. Les déformations planaires apparaîtront en fonction de la direction relative de la source du choc et de l’orientation à l’instant t du grain de quartz cristallin.
Dans les cas des impacts les plus intenses (30 ou 50 GPa par exemple), il apparaît non plus une série de déformations planaires parallèles, mais plusieurs qui se recoupent. Je me souviens vous avoir déjà envoyé une photo de ces déformations en deux groupes parallèles qui se recoupent (Rochechouart). Le sigle anglo-saxon est PDF.
Quand on les trouve, ce qui n’est pas toujours évident à mettre en évidence, on est certain que le cratère résulte d’un impact d’astéroïde. Mais bien souvent on ne les voit pas, car la roche cible du cratère d’impact ne se trouvait pas au bon endroit ou qu’elle ait subi un autre destin.
Il y a d’autres indices qui permettent d’étayer des hypothèses (comme les Ballen quartz). Mais ce n’est pas facile pour celui qui recherche un cratère d’impact vierge de toute analyse scientifique. Il s’en trouve encore croyez-moi. Le sujet se complique fortement, car des phénomènes géologiques terrestres (pléonasme nécessaire) peuvent aussi induire de grandes pressions, avec vitrification de basaltes, création de vacuoles, etc.
Pour terminer rapidement, les feldspaths et les plagioclases en particulier adorent se macler sous l’effet de pressions. Il en est de même pour les pyroxènes. Un moyen simple de différencier les deux (pas toujours évident) est d’observer la perfection de la macle polysynthétique dite de l’albite, en comparaison avec la même macle chez les pyroxènes qui est un peu moins parfaite.
Sans faire de la philosophie, la matière tente ainsi de défendre contre ces grandes pressions, en formant des macles. C’est un niveau énergétique supérieur pour le cristal. Mais point trop n’en faut, sinon la phase cristalline évolue d’une façon irréversible (tant qu’elle n’est pas fondue et ensuite recristallisée lentement).
L’olivine présente des fractures linéaires également, mais plus difficilement.
Fine Lame.