Chasse aux météorites dans le désert de l'Atacama

Je suis parti pour le désert de l’Atacama, seul avec une valise de 23 kg, ayant comme défis de réaliser un de mes rêves : trouver une météorite.

Dans la valise, mon marteau, mon détecteur de métaux, 4 NWA de différentes sortes. Je comptais acheter des météorites de l’Atacama au « museo del meteorito » à S Pedro, mais le prix demandé m’y a fait renoncer (8$/g pour des non classées).



À Calama, je prends possession d’une Nissan Pathfinder 4X4 luxueuse et automatique et je pars à la chasse.



Mon intention état de chercher un lieu dont la surface était vieille de plusieurs Ma mais dont on n’avait pas encore répertorié de météorites (D’après le MetBull). Après quelques problèmes de voiture et de révolte populaire je réussis à me rendre à l’endroit choisit à la maison d’après mes recherches. L’endroit semble prometteur, ventifacts à volonté et terrain assez facile d’accès.




Malheureusement je dois vite déchanter, le sol est jonché de pseudo météorites; basalte foncé, dense et magnétique. J’ai essayé d’utiliser le détecteur car à la maison je l’avais programmé pour distinguer les « Hot rocks » des chondrites. Mais ici les « Hot rocks » réagissaient exactement comme les chondrites, impossibles de les différencier.




Je passe au plan C (Le plan A avait déjà sauté à cause de la révolte au Chili), je me tape alors environs 700 km de route pour me rendre dans la zone de El Medano.




Je cherche à l’œil et à pieds et le 21 novembre à 19H25 je fais ma première trouvaille.



J’en trouve un’ autre le 2.




Et deux autres le 23.











Le 24, le bas avant de la voiture accroche une roche et a pièce sous la calandre tourne de 60 degrés. J’improvise une réparation au fil de fer qui semble bien tenir.




Ensuite le même jour, la voiture se refuse de démarrer car elle ne reconnait pas la clé; il faut dire que déjà depuis quelques jours j’avais un message de pile de la clé faible. Mais où trouver une pile de clé Nissan ici?  Il faut être stupide pour bloquer une voiture tout terrain simplement à cause d’une pile faible. La voiture ne possède pas un endroit pour introduire la clé et démarrer quand-même! J’approche la clé du tableau de bord et la voiture démarre. Je retourne à Calama et je fais un échange de voiture (700 km aller/retour).


J’ai maintenant une Nissan X-Trail 4X4 manuelle, plus vielle mais avec des capacités de franchissement supérieures. Je retourne à El Medano, mais comme je ne trouve rien, je décide d’aller taquiner Imilac.






Arrivé à Imilac, je monte le détecteur et 30 secondes après je ramasse un petit bout d’un ou deux grammes.
Je remarque vite que des petits « skeleton » sans olivine de l’ordre du gramme et moins, il y en a partout dans la zone du cratère.




Comme je désire trouver quelque chose de plus grand, je m’éloigne du cratère.




Et le 30 novembre je trouve un individu de 80,5 g. Hourra! Je suis heureux.





À Imilac je m’attendais à trouver d’autres chasseurs, mais je n’ai vu que quelques vigognes au loin. J’avais l’intention de rejoindre le cratère de Monturaqui à partir de Imilac, mais pour des raisons de sécurités j’y ai renoncé. Je suis rentré à Calama par le chemin des horribles mines de Zalvidar et Escondida.



De retour à Calama.




En résumé, j’ai parcouru environs 3000 km en 18 jours; trouvé 38 Imilac et 4 pierres qui d’après moi sont fort probablement (99.9%) des météorites.

 et pour le bivouac et la bouffe ?

 
Génial ! Et ça donne vraiment envie de faire la même chose !  
Vivement le verdict sur les supposées météorites...

Léon a écrit:

 et pour le bivouac et la bouffe ?

Ne pouvant pas rentrer ma tente dans les 23 kg, j’ai prévu de dormir dans la voiture. Je ne suis pas grand et je dormais allongé confortablement sur un tapis gonflable en arrière de la voiture une fois couché un des sièges postérieurs. Pour la bouffe, j’ai acheté tout sur place et je mangeais froid; j’avais une autonomie de 7 à 10 jours. L’eau étais dans des contenant de 6 litres (4X6= 24 litres) plus j’avais ma gourde et 2 bouteilles de 1,5 litres. Le soir je sortais l’eau dehors et le matin elle était bien froide. J’enfilais les bouteilles dans chaque manche de mon manteau amené du Canada, j’enveloppais ensuite deux des 6 Lit dans le reste du manteau e je déposais le tout au plancher. Je pouvais ainsi boire frais toute la journée. La température à Imilac, -2 C le matin et 32 C dans l'après midi.

Superbe aventure. Bravo Vincent et merci pour ce récit très prenant. Voilà un rêve réalisé..

Et j'ai bien relevé les références VS.. 

Merci à tous.

Pierrot, je pense qu'à Imilac il y a eu une vraie industrie de recherche. J'y ai trouvé toute sorte d'outils dont des râteaux et des restes d'ABS qui semblent avoir fait partis d'un détecteur maison.

Oui c'est possible que çà soit un reste de détecteur ou alors une installation d'écoulement des eaux usées . En tous cas c'est la honte au mec d'avoir laissé ses poubelles.

Salut Stelvino1

Merci pour le retour et bravo à toi pour ta sortie. C'est en général beaucoup plus simple que l'on se l'imagine mais encore faut-il avoir le courage de se lancer.

Je pense également à un reste de détecteur : les éléments reconstitués font une structure en rateau de 4 tubes.

Et l'imilac est superbe! A elle seule elle justifie l'expédition : bravo!

Salut, bravo, une belle aventure couronnée de succès! ça fait plaisir à lire.

Pas mal le cratère, à priori la "main mass" qui l'a creusé a été pulvérisée, c'est sympa comme cadeau de bienvenue 30 secondes après

Merci Eraz et Skyraph
À propos du cratère, j'ai trouvé des petit bouts subsphériques d'environ 1/10 de gramme dans le cratère même. En gros plus on s'éloigne du cratère et plus les morceaux sont gros et leur forme est fractale. Mon échantillon de 80,5 g je l’ai trouvé à 692 m du cratère. Je ne sais pas si cela est dû aux caractéristiques de l'impact ou au fait que les prélèvements ont été effectués surtout proches du cratère. D’ailleurs je ne sais pas l’ellipse de chute a été étudiée en détail dans le passé. Je trouve la zone de Imilac extrêmement intéressante; il serait dommage qu’il n’y ait eu pas d’étude exhaustif de fait.

Si quelqu’un a une référence sur le sujet,  à me donner suis preneur.

Pour les référence sur l'ellipse de chute je connais:
http://articles.adsabs.harvard.edu/pdf/1987Msngr..47....1P

et
https://www.lpi.usra.edu/meetings/lpsc97/pdf/1736.PDF

https://evols.library.manoa.hawaii.edu/bitstream/handle/10524/35900/vol3-zSupplGu-Mon(LO).pdf#page=1

Mais je trouve cela insuffisant pour une ellipse avec un cratère d'une belle pallasite comme Imilac.

Merci beaucoup pour ce récit de voyage et pour les photos

Bonjour,

oui, merci beaucoup. C'est très beau et cela donne des idées .....

Super récit !!! Merci pour ce partage

Merci à tous
Je pense que Imilac mérite d'être revisité.

un beau récit de voyage et de recherche de météorites
merci Vincent pour ce partage.
amicalement

Tres interessant. et belles photos.
Mais il faut vraiment avoir du courage, ou etre temeraire, pour partir seul. Le moindre probleme mechanique  (ou une clef qui ne marche plus) et ca devient tres dangereux.

Merci Marc
Merci Anne de t’inquiéter pour moi; mais tout était soigneusement calculé. L’Atacama est bien fournis en route et pistes fréquentées surtout par les travailleurs miniers. J’avais tracé une ligne rouge à ne pas dépasser : Je ne m’éloignais jamais à plus de 10 km d’une route ou piste fréquentée à chaque jour. Si la voiture faisait défaut, je pouvais marcher facilement les 10 km avec un sac à dos bien garnis.
C’est pour cela qu’à partir de Imilac je ne suis pas allé visiter le cratère de Monturaqui, qui n’étais qu’à environs 60 km en ligne droite. J’espérais trouver quelqu’un à Imilac mais au bout de 3 jours personne en vue. Alors j’ai repris sagement la piste pour Estacion Imilac, les mines et finalement le goudron jusqu’à Calama.
À 25 ans je serais surement parti tout droit pour Monturaqui  

Super Pierrot a écrit:

Oui c'est possible que çà soit un reste de détecteur ou alors une installation d'écoulement des eaux usées . En tous cas c'est la honte au mec d'avoir laissé ses poubelles.

Je pense qu'il peu s'agir d'un système d'eau réchauffé par un petit panneau solaire afin de chauffer l'eau pour prendre une douche. Le système et installé sur la galerie du 4x4, j'ai vue ce système au Portugal avec une équipe Française en bivouac à la montagne.

Je ne pense pas, le système de chauffage est + simple : un capteur solaire (thermique) relié directement  à la cuve où l'eau chaude s'accumule par thermosiphon. Ou alors un réseau de tubes mais qui devraient être transparents, peu d'intérêt vu l'encombrement et le faible rendement.

Je ne crois pas non plus, le diamètre était trop gros de plus dans le désert on lutte pour avoir l'eau froide et pas l'eau chaude .
Moi, je mettais une bouteille de 6 litres au soleil et l’après-midi elle était tiède.

Quoi que ce soit à l'origine, c'est une poubelle aujourd'hui. Eau chaude ou eau froide, çà ne change rien et çà pourrit surtout ces paysages superbes. L'homme est passé par là, pas de doutes...

C'était un système fait main, et exactement comme les tubes en pvc qu'on vois en photo, relié par plusieurs tubes noir et pas transparent, c'est mieux pour chauffer   Au Portugal quand il fait 38 à 40 degré on lutte aussi pour avoir de l'eau fraîche, mais prendre une douche tiède le soir quand il fait plus froid, c'est pas un luxe.

Hello

merci pour ce récit de voyage météoritique et bravo pour vos belles découvertes
je rêve également de découvrir par moi même une météorite, au vu des photos des VS il semblerait que vous l'ayez réalisé!